Armina

correspondance créée par Danielle Fayet

LETTRE 1

Grindavik, le…

Ma chère petite,

Je me réjouis grandement d’être là, sur cette langue de terre qui semble abandonnée des dieux. C’est une pause que je m’accorde après ces dernières semaines durant lesquelles l’humanité m’a été si pesante.

Ici, le cri des sternes le dispute au crépitement d’une pluie glacée et insistante… Ça me va parfaitement.

Ici, on peut se figurer que tels étaient les premiers temps de la terre, cela laisse croire à des recommencements possibles.

L’endroit est désert, se dit-on au premier regard. Cependant, dans les anfractuosités, sous les bulles craquelées de lave refroidie, des êtres habitent là, soucieux de se tenir à l’écart de notre monde. Comment cela est-il possible ? La réponse est simple : ils sont d’une autre nature que nous et ne survivraient nulle part ailleurs. Il leur faut le vent, le grondement des vagues, les lichens épais dont ils se nourrissent, à ce qu’on dit…

Ce lieu est hostile, selon nos critères de confort nécessaire. Pourtant, je crois que je vais séjourner ici quelque temps, ne t’inquiète pas. Je vais bien. Je reviendrai parmi vous de bien meilleure humeur après cette cure de solitude.

Tu peux m’écrire à la poste restante de Keflavík, je m’y rends chaque semaine pour mon approvisionnement.

Je t’embrasse, ma petite fille, ne fais pas trop enrager ton petit frère et tes parents !

Grand Ma

PS.-. Précise bien mon nom complet Armina Danielle Germandottir, sinon les postiers s’embrouillent : il existe à Keflavik au moins cent Armina Germandottir !

∼∞∼

LETTRE 2

Grindavik, le…

Mon grand garçon,

Te souviens-tu du jour où le fermier a lâché ses chevaux dans le pré dans lequel nous nous étions installés pour pique-niquer ? Quelle frayeur ! Mais toi, tu avais gardé ton sandwich bien en main ! J’ai acheté pour les enfants une carte postale représentant ces petits chevaux islandais.

J’avais raconté cet incident à Jeanne avant mon départ pour l’Islande. Elle avait baissé les yeux et m’avait répondu d’une voix tremblante : « mon papa ne me dit jamais rien de sa vie de petit garçon, même quand je lui pose des questions ».

Je ne veux pas te faire la morale, mais… je te la fais quand même et je te dis : les enfants ont besoin de parler avec d’autres adultes que leur grand- mère ou leur maîtresse d’école, rappelle-toi de cela !!!

L’autre jour, dans une librairie de Reykjavík, j’ai vu des livres qui pourraient intéresser tes enfants et je les ai fait mettre de côté… des livres en islandais, oui. Je te vois d’ici écarquiller les yeux… Il est vrai que nous avons quitté ce pays lorsque tu avais quinze ans, mais l’islandais reste ta langue de naissance ; ce sont des racines que tu as à transmettre à tes enfants. Je te recopie les quatrièmes de couverture.

Pour le petit Benoît : « Tondues de frais, les brebis sont roses. Cela ne les empêche pas de veiller sur leur agneau. Elles sont roses, ils sont blancs. Et ils s’aiment tout de même très fort »… Qu’en penses-tu ? C’est un petit livre cartonné illustré de très jolies aquarelles.

Pour Jeanne la boulimique de livres, en voici deux : « “le concombre est en cage“ c’est le mot de passe donné à Sigridur par son grand-père pour sauver la chute d’eau. La fillette parviendra-t-elle à échapper à la mafia islandaise et à accomplir sa mission ? »

Pour elle aussi un merveilleux petit ouvrage, illustré de très belles photos, intitulé « sous la bulle le poison ». Ce n’est pas un roman policier. « On plonge avec l’auteur dans les entrailles de la terre pour comprendre la nature de ces bulles de gaz qui explosent en geyser ». Ta fille m’avait demandé un jour si c’était le même air que nous respirons.

Et il y a aussi un recueil de fabulettes — « la sterne et le cygne» — mettant en scène des rencontres entre animaux qui, à priori, ne communiquent pas entre eux.

Je suis tous les matins chez Bárður (notre ancien voisin, je ne sais pas si tu te souviens ?). Je lui rends des services pour payer mon petit logement. Tu peux m’y téléphoner pour me dire si tu penses qu’ils peuvent convenir aux enfants.

Je t’embrasse,

Maman

∼∞∼

LETTRE 3

Grindavik, le…

Cher Arnim,

Voilà… Je prends enfin un peu de temps pour t’écrire.

Il est vrai qu’on s’est quittés un peu… rapidement… Je n’aime pas ça. Partir  loin— c’est-à-dire en avion — sans s’être redit qu’on s’aime, sans s’être profondément réconciliés, je n’aime pas ça.

Mais bon… C’est ainsi.

Bárður … tu te souviens de lui ? Notre voisin à Reykjavik, celui qui habitait la maison vert pistache, celui qui, derrière sa fenêtre, faisait « coucou » avec d’horribles grimaces à tous les enfants qui passaient dans la rue… Il tient maintenant un petit hôtel (chambres d’hôtes, plutôt) à Grindavik et c’est chez lui que je loge, moyennant quelques menus services. Il est toujours aussi gentil.

Aujourd’hui, il m’a emmené à Þingvellir, en ne manquant pas de me rappeler que c’était lui qui nous avait guidés sur le site, la première fois que nous y étions allés… Ça fait… Je dirais, facilement trente ans… Olaf devait avoir une dizaine d’années. Il m’a demandé de vos nouvelles et a semblé déçu que tu ne m’aies pas accompagnée. Je ne suis pas entrée dans les détails sur les raisons de ma solitude pour ce séjour.

Les lieux ont certes été touristiquement aménagés à grands coups de parkings et d’allées de planches pour les visiteurs. Mais ils gardent toute la majesté qui nous avait tant impressionnés. Cette grande falaise noire qui nous accueille de loin… Et la cataracte blanche qui en descend jusque dans la plaine, parée en ce moment d’une profusion de fleurs sauvages… La ferme et la petite église qui se dressent au bord de la rivière… Ça m’émeut à chaque fois que je viens là. C’est pour moi, un concentré de ce que l’Islande a de meilleur.

Tu te rends compte : avant l’an mille, des hommes s’y sont réunis pour constituer une assemblée nationale ! Quand je pense que tes amis français sont toujours prêts à nous traiter de sauvages… Bon, c’est vrai que certainement il y a eu là quelques jugements expéditifs, on était notamment vite condamnés pour sorcellerie, surtout s’il y avait des biens à la clé !

Tout de même, nos ancêtres se sont bien fortement cramponnés à l’idée qu’ils étaient capables de gérer leurs affaires tout seuls et j’en suis très fière… Toi aussi, je le sais. Avons-nous réussi à transmettre cette fierté à notre fils ?

Te souviens-tu que, pour qu’Olaf accepte de remonter la faille jusqu’au sommet de la falaise, nous lui avions promis que là-haut, il pourrait mettre un pied sur le continent américain et l’autre en Europe ? J’ai retrouvé exactement l’endroit, à côté d’une plaque de lave ornée de cercles et nous avons fait quelques photos « Pour mon ami Arnim et le petit Olaf » a dit Bárður. J’ai souri en pensant à notre armoire à glace de fiston !

En revenant, je suis allée retirer à la librairie de Reykjavik (celle en face de la poste centrale) les livres réservés pour les petits. Olaf n’a guère protesté sur le fait qu’ils sont en islandais. Il a juste soupiré « bon, on va se mettre à l’islandais en famille »…

Tu penses à vider régulièrement la boîte aux lettres et à remettre la clé sur le buffet, c’est la seule qui nous reste. Tu veilles bien aussi à ce que le papyrus ne manque jamais d’eau, s’il te plaît.

Prends bien soin de toi, je t’embrasse très fort,

Armina

PS.-. Et comme le dit le poète :

Um hvad reiddust goðin pá er hér brannhraunit er nú stöndum vér á. (Snorri Goði)

∼∞∼

LETTRE 4

Grindavik, le…

Chère Anna,

Je trouve votre lettre en rentrant d’un concert étrange, qui m’a beaucoup troublée, allez savoir pourquoi !

Imaginez des tintements de clochettes, puis une voix de femme-enfant, déchirante, comme si elle sortait d’une crise de larmes, accompagnée d’un chœur d’enfants… Cela m’évoquait un rideau de pluie se défaisant parfois en discordances… Et… Bizarrement, j’ai alors pensé à une fillette tentant de reprendre le contrôle de son émotion… je ne songeais vraiment pas à Jeanne, à ce moment-là !

Et vos mots, maintenant, emplis de tristesse, de douceur, de résignation… Vous ne connaissez pas la colère, et c’est votre force, quoi que vous en pensiez.

Je comprends votre découragement devant le désespoir de Jeanne. Olaf ne vous aide guère. Il est comme son père. En Normandie, on appelle ça un « taiseux ».

Vous êtes de très bons parents, vous savez. Vous avez bien fait d’adopter ces deux petits du bout du monde ; vous êtes la brebis rose qui aime son agneau blanc et c’est tout !!!

Je me suis violemment disputée avec Arnim après cette terrible soirée d’anniversaire. Je lui ai reproché d’avoir soutenu Olaf : non, absolument non, Jeanne et Benoît n’auraient pas été plus heureux s’ils avaient été adoptés par une famille à la peau noire. Comment Olaf a-t-il pu dire une chose pareille, je ne comprends pas.

J’ai honte de ne pas avoir réagi immédiatement pour vous soutenir… Votre lettre montre que vous ne m’en voulez pas, et je vous en suis reconnaissante. Les relations entre belle-mère et belle fille ont souvent du mal à se développer dans l’harmonie. J’ai souvent eu la dent dure à votre égard… Je déteste ce surnom de « commandeuse » dont m’affuble souvent Arnim, mais je dois reconnaître qu’il a peut-être un peu raison.

Parlons d’autre chose. J’ai acheté de la laine très douce « qui-pique-pas » pour tricoter : un pull pour Benoît (brun, turquoise, vert mousse) et une veste à boutons d’argent pour Jeanne (parme, safran, vert tilleul).

Faites quelques chatouillis de ma part aux enfants, je vous embrasse très fort,

Armina

∼∞∼

LETTRE 5

Paris, le…

Grand Ma chérie que j’aime plus que tout,

Ça n’est pas un reproche… mais tu aurais pu m’emmener avec toi ! D’ailleurs, un jour, tu l’avais promis. Je voudrais bien devenir islandaise, comme toi, comme Papa. Mais j’ai entendu dire que là-bas, ils sont tous roux avec des yeux bleus. Alors moi, avec ma peau caramel et mes yeux vanille, comme tu dis, je me ferais encore remarquer, je crois.

Merci pour les livres. L’islandais, c’est quand même pas facile !

Peut-être que tu ne sais pas que Papa est parti de la maison. Benoît le réclame tous les soirs. Pour moi, c’est bizarre : je le vois beaucoup plus que quand il vivait avec nous ! On passe les mercredis et dimanches tous les deux et nous lisons ensemble. Il me lit, il me traduit, il me fait prononcer des mots. Il m’a appris l’alphabet. Ça, c’est facile… Et puis à compter, un peu. Je sais dire « j’en ai assez, merci »  ekki meira takk et aussi Ég er graenmetisæta « je suis végétarien ». Ça peut servir, hein ?

On en est à plus de la moitié du « concombre est en cage ». C’est passionnant, et justement j’adore les romans policiers, comme Papa. Il me l’a dit, il en a beaucoup lu quand il était petit. C’est vrai ? Maintenant, il a moins le temps.

Maman est un peu triste en ce moment, mais elle nous a fait les chatouilles que tu as envoyées. Il paraît que tu nous prépares une surprise ?

C’est moi qui lis à Benoît « la brebis rose et l’agneau blanc ». Il adore, il réclame l’histoire cinquante fois par jour ! Est-ce que je n’ai que ça à faire, moi ? Mais ça aide Maman qui est assez fatiguée comme ça…

Tu nous manques, Grand Ma… Je voudrai t’entendre nous parler des elfes. C’est Papa qui a dit que ça s’appelait comme ça, tes bonshommes qui vivent sous les rochers.

Je t’embrasse superbeaucouptrèsfort,

Jeanne

∼∞∼

LETTRE 6

Paris, le…

Chère Maman,

Comme je vais quitter le pays et qu’il est difficile de dire quand je reviendrai, je t’écris cette lettre… Ah ! Tu es bien étonnée ! Je ne t’ai habituée jusqu’ici qu’à des tweets en 140 caractères…

Mais voilà… Avec Anna, nous avons décidé de nous séparer, sans doute momentanément. Cette soirée familiale a laissé des traces, ça ne va plus entre nous.

Mon directeur m’a proposé une mission au Bénin : il s’agit de seconder le gérant d’une filature de coton pour rendre sa comptabilité compatible avec les procédures du commerce international. Ce serait pour deux ans. J’ai d’abord pensé que cela nous ferait du bien de partir tous les quatre pour changer d’air, pour que les enfants retrouvent une sorte de lien avec leur pays de naissance. Finalement, je préfère partir seul, dans un premier temps, au moins. Tu vas désapprouver, j’en suis sûr ! Il me semble te voir soupirer en secouant la tête. Peut-être iras-tu jusqu’à dire « quel gâchis ! »

Les enfants ne savent encore rien de ces projets. Je passe avec eux le plus de temps que je peux. J’ai suivi tes conseils pour Jeanne. De plus, je me suis souvenu que « le concombre est en cage », je l’avais reçu en cadeau de Noël à l’âge de Jeanne, et je l’ai retrouvé avec plaisir !

Il se peut que je sois parti quand tu rentreras à Paris… Mais quoi qu’il arrive, nous resterons en lien.

Tu transmettras mes amitiés à Bárður. Je me souviens qu’il me posait sur ses épaules quand nous allions au lac. Je racontais à mes copains à l’école que j’avais un serviteur géant qui faisait tout ce que je lui ordonnais… « N’importe quoi ! » dirait Jeanne.

Je t’embrasse très fort, je t’aime,

Ton fils affectionné

Olaf

∼∞∼

LETTRE 7

Rhodes, le… 5h30 du matin

Chère Armina,

On ne dort pas de la même façon en pleine mer qu’à Paris…

Tu ne comprends pas ? Normal !!! De là où je t’écris, je vois l’île de Rhodes… Nous y aborderons dans la matinée. Je suis avec Agnès, sur le voilier qui appartient à son oncle.

Voilà, c’est fait, c’est dit.

Je suis sûr que ce ne sera pas une surprise pour toi. Je te sais assez intuitive pour avoir deviné que ma décision de louer un studio dans le VIème pour être plus près de mon boulot, c’était un mytho, pour parler comme Jeanne !

Je t’entends d’ici ricaner : « Agnès ? Mais tu pourrais être son père ! Adopte-la, plutôt ! »

Nous nous aimons, c’est ainsi, depuis plusieurs mois. Ma décision n’a rien à voir avec notre dispute après l’anniversaire d’Olaf. Tu avais raison, je crois. Je n’aurais pas dû le soutenir quand il a remis en question le bien-fondé de l’adoption des deux mioches.

J’aimerais qu’on puisse divorcer assez rapidement, s’il te plaît. Nous ferons le nécessaire quand tu reviendras en France. J’ai demandé à Anna de s’occuper de tes plantes et de la boîte aux lettres, ce qu’elle a fort gentiment accepté.

Je te souhaite une bonne suite pour ton séjour de retrouvailles avec l’Islande. Salue bien Bárður de ma part.

Je t’embrasse… Par lettre, c’est plus facile, je ne risque pas que tu tournes la tête pour m’éviter !… Ou que tu me gifles !

Arnim-qui-aimerait-rester-ton-meilleur-ami

∼∞∼

LETTRE 8

Reykjavik, le…

Coucou, la belle Hélène !

Ma meilleure amie qui arrive pour me voir et me réconforter, ça, c’est une bonne nouvelle !

C’est vrai que dans ma dernière lettre, je me suis un peu lamentée… Entre ma petite-fille qui se fait harceler à l’école à cause de sa couleur de peau, mon fils qui va prendre l’air au Bénin, mon mari-bientôt-ex qui roucoule en Méditerranée avec sa dulcinée de 25 ans, j’étais un peu secouée, limite dépressive, genre vieille bonne femme plus bonne à rien.

Et puis… Figure-toi qu’il m’arrive une drôle d’histoire !

Il y a quinze jours, pour échapper à Bárður qui s’est fait des idées sur mon séjour prolongé chez lui, j’ai décidé de louer une voiture pour le WE et je suis partie, toute seule, comme une grande, pour explorer la côte ouest que je ne connais pas. Je me suis arrêtée à Buðir dans le « très bel hôtel-restaurant tout en bois, de grande réputation gastronomique », selon le guide.

Imagine… sur la lande déserte, au bord de la mer, près d’un immense champ de lave, cette énorme bâtisse blanche et une minuscule chapelle noire. Pour se balader un peu, deux directions possible : le chemin goudronné qui mène à la plage et une sente qui serpente dans le champ de lave : amoncellement chaotique de roches grises, très découpées, figées, dressées dans d’incroyables postures. La mousse y est perfide, elle cache parfois de très grands trous dans lesquels on pourrait très facilement se briser les os. Mais j’aime ces lieux qui ont été mes terrains de jeux d’enfance, je continue là à jouer à me faire peur !

Et voilà que, dans un creux de roche, je trouve un canif, un peu rouillé, certes, avec un manche de métal noir, qui semblait en bon état. Je l’ai ramassé et mis dans ma poche. Rentrée à l’hôtel pour le thé, je l’ai sorti je l’ai machinalement ouvert et posé sur la table. Un homme très grand, maigre, que j’avais déjà aperçu près de la petite chapelle, coiffé d’un chapeau noir, s’est approché :

— Vous permettez ? A-t-il dit. Il a saisi l’objet, l’a tourné un moment entre ses doigts.

— C’est un canif de soldat de la première guerre mondiale… C’est très émouvant pour moi… Mon grand-père m’avait offert le sien…

— Vous êtes Anglais ? Lui ai-je demandé, surprise.

— Non. Mon grand-père aimait l’aventure. Il disait que faire la guerre est une aventure comme une autre ; il s’était engagé au côté des Anglais et il a eu la chance de revenir, lui. Son cadeau, je l’ai perdu…

— Ici ?

— Non… J’avais douze ans, je séjournais pendant les vacances, chez lui, près de Gullfoss. Je n’ai jamais osé le lui dire.

Il a planté son regard bleu sur moi et il m’a demandé :

— Accepteriez-vous de me le céder ?

J’ai ri. Je ne sais pas pourquoi, j’ai eu envie de m’amuser.

— Je ne vous le cède pas, je vous l’échange contre un caillou ramassé sur la plage.

Il a souri à son tour.

— Marché conclu. Je m’en occupe. On se retrouve demain matin au petit déjeuner.

Et le dimanche matin, il m’attendait, devant sa tasse de café. Il m’a tendu un petit paquet enveloppé de papier de soie. J’ai ouvert : c’était un galet noir, lisse, brillant, en forme de cœur.

Et depuis… on ne s’est quasiment plus quittés !

Je te raconte tout dès que tu arrives en Islande. Je viens te chercher à Keflavik.

Des bises,

Armina