L’usine désaffectée était là, face à moi. J’avais eu bien du mal à retrouver mon chemin, une végétation luxuriante avait envahi la zone. Cela faisait bien longtemps que je n’étais pas revenue sur ces lieux qui m’avaient vu grandir. C’était mon usine, l’usine que dirigeait mon père, une sorte de moulin à sucre – distillerie … Lire la suite Exaltation devant le corps effrayé
Enfin du calme. Les bruits de la circulation, les klaxons, les cris des piétons apeurés par les vélos et trottinettes qui déferlent depuis peu dans la ville, s’estompent. Que va-t-on faire cette nuit, mon gros ? Avant, à cette heure, on se serait installé sur la terrasse, pour écouter le nouveau morceau de Machin, le … Lire la suite Soirée avec les esgourdes de Vernon
Entraperçu au détour d’un couloir, A peine le seuil franchi, Le corps de la belle apparaît, Lumineux et pourtant flou, Se dévoilant aux caprices du clair-obscur. Entourés d’un halo bleu. Une chevelure blonde, Un visage empreint de sommeil Un doux sourire. Comme un rêve, comme un songe, Ou, qui sait, comme un mensonge. Un sein … Lire la suite Exaltation d’un corps flou
Froid du métal de la grille sur la peau. Vernon nous serre fort contre les barreaux pour se hisser et franchir l’obstacle. Hé ! fait mal ! La tension de l’effort tend nos nerfs et nos tendons ; ça brûle à gauche, là où une plaie à vif ne parvient pas à cicatriser. Et c’est pas demain la … Lire la suite Soliloque des mains de Vernon
Pas très loin d’ici, dans les friches industrielles de la Neuves-Maisons, se dresse une grande bâtisse dont les riverains ne s’approchent qu’avec une certaine crainte. C’est le domaine des gravats, des plâtres ébréchés, des escaliers branlants, des poutrelles suspendues au-dessus du vide, se balançant avec un grincement sinistre les jours de grand vent. Un figuier … Lire la suite Orgie d’un corps meurtri
Il avait élu domicile dans cette masure envahie par les toiles d’araignée tissées de la rambarde d’escalier au plafond craquelé. La toiture rafistolée laissait filtrer la lueur crépusculaire. A l’étage il s’était aménagé une sorte de nid douillé d’où il pouvait observer la lune et les étoiles entre les poutres disloquées. Seul au monde, il … Lire la suite Jubilation du corps fantasmé
Vernon, quel enfoiré tu fais, pourquoi tant de précautions pour qu’on ne te repère pas? Tu peux te rafraichir, te frotter, te lessiver, te purifier ! Tu continues à exhaler une odeur fétide qui contrarie mes fragiles narines. Toute la journée et même la nuit je cherche vainement à me détourner pour aspirer quelques bouffées … Lire la suite Monologue du nez de Vernon
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